La naissance du Musée d’Auch
La naissance du Musée d’Auch est contemporaine de la Révolution et justifiée par le souci de conserver, ou d’inventorier, le fruit des saisies révolutionnaires. Un grand nombre de tableaux, collections, registres, sculptures et objets d’art en provenance des demeures des émigrés ou du clergé devaient être rassemblés, protégés, pour éviter leur dispersion ou leur détérioration.
C’est donc pendant la période révolutionnaire qu’est créé à Auch, un «Muséum Provisoire», qui au fil des années et successivement, prendra l’appellation de «Musée de l’Hôtel de Ville», puis de «Musée Archéologique» et enfin de «Musée des Jacobins».
Pour mettre en application les instructions nationales, Dartigoeyte et Cavaignac, tous deux représentants du peuple, prennent un arrêté, le 26 frimaire an II (16 décembre 1793), portant établissement d’un muséum provisoire à Auch, placé sous la direction du Citoyen Lartet et la surveillance de l’Administration du Département.
Jean Baptiste Lartet, peintre et professeur à l’Ecole des Arts, est autorisé à parcourir le département pour rechercher les œuvres d’art dignes d’entrer au Muséum.
Le 24 nivôse de l’an III (13 janvier 1795), il rassemble un certain nombre d’objets dans deux salles de l’Ecole Centrale, ancien collège des Jésuites, (actuellement Collège Salinis).
Parmi les premières collections, nous retrouvons des peintures, dessins et gravures provenant de collections privées de Bertrand de Boucheporn, intendant de la généralité d’Auch de 1787 à 1789, et un certain nombre d’œuvres d’art récupérées sur les biens des émigrés. Dans l’inventaire établi en l’an IX, on note la présence de portraits attribués à Mignard, représentant notamment Madame de Maintenon, Madame de Montespan et Mademoiselle de la Vallière.
Sous le Premier Empire, Chaudruc de Crazannes et Pierre Sentetz sont délégués par le Préfet Pierre Balguerie (premier Préfet du Gers), pour acquérir des objets d’art et d’archéologie, et notamment la remarquable collection du Marquis d’Orbessan, riche de très belles pièces de l’Antiquité Romaine (autels votifs en marbre, statuette d’Amour en bronze, etc.)
Au cours du XIXe siècle on fait beaucoup de découvertes archéologiques intéressantes sur l’emplacement de l’ancienne cité romaine d’Augusta Auscorum, mais la quasi-totalité est vendue à l’extérieur ou acquise par des collectionneurs locaux.
Le musée, de provisoire qu’il était, devient bientôt Musée de l’Hôtel de Ville. En 1807, l’Ecole Centrale est supprimée et les collections qu’elle abrite deviennent propriété communale. Mais il faudra attendre 1820, et la Restauration, pour voir le Musée installé dans la grande salle de l’Hôtel de Ville.
En 1851, le Ministre des beaux- Arts demande à la commune un rapport sur le Musée et un inventaire de son contenu. C’est l’architecte auscitain Lodoyer qui est désigné pour préparer ce rapport. On note qu’à cette date, personne n’a encore été chargé de la surveillance ou de la conservation du Musée.
Ce n’est qu’une dizaine d’années plus tard, en 1862, que le Maire d’Auch nomme enfin un conservateur, Prosper Lafforgue. Il tenait sur place, boutique d’épicerie mais n’en était pas moins érudit et historien de la ville d’Auch.
Grâce à une subvention de la Mairie, il fait restaurer des peintures et encadrer des toiles qui pourront ainsi être exposées. En 1875, il rédige le catalogue de son Musée et constate que par rapport à l’inventaire de l’an XII, un certain nombre d’objets ont disparu.
Il faut également signaler ici la création, sur une suggestion en 1853 du Préfet Feart, de la salle des Illustres de l’Hôtel de Ville. La plupart des portraits de Gascons célèbres qui décorent cette salle sont l’œuvre du peintre Gustave Lassale-Bordes (1814-1886).
En 1855, la création d’un Musée Archéologique agite les esprits. Beaucoup s’inquiètent de voir toutes les découvertes faites dans le département à cette époque, acquises par des Musées toulousains ou parisiens et par des collectionneurs privés.
Le Préfet s’intéresse de près à cette question et fait réunir dans une salle de la Préfecture quelques éléments trouvés en divers lieux du département. Quelques pièces sont aussi conservées à l’Hôtel de Ville et à la Bibliothèque (statues, inscriptions romaines…)
En 1864, l’éminent paléontologue gersois, Edouard Lartet envoie au Musée d’Auch trois beaux spécimens de moulages paléontologiques réalisés par les ateliers du Jardin des Plantes de Paris.
En 1881, les Ursulines ont, de leur côté, réuni dans leur couvent du Prieuré Saint-Orens quelques pièces intéressantes de l’époque romaine et médiévale : une tête de Vénus, un relief du temple d’Apollon de Saint-Cricq, quelques vestiges romans trouvés sur place. On le voit donc, un certain nombre d’éléments archéologiques intéressants existent à Auch, mais sont dispersés. Un grand Musée Archéologique reste à créer.
En 1887, la Société Historique de Gascogne, présidée par l’Abbé de Carsalade Dupont, futur évêque de Perpignan, décide au cours de sa séance du 22 octobre de fonder un Musée Archéologique dans les salles du Palais archiépiscopal, actuelle Préfecture. La municipalité accepte de confier en dépôt à ce Musée, les objets archéologiques se trouvant à l’Hôtel de Ville et dans les salles de la Bibliothèque.
Dans les années qui suivent, après quelques recommandations pour veiller à la sécurité l’Etat confie au Musée quelques dépôts.
Le 22 juillet 1904, le Conseil Municipal nomme conservateur Charles Palanque, né à Auch en 1865. Il est diplômé de l’Ecole des Hautes Etudes en Sorbonne, ancien membre de l’Ecole Française du Caire, chargé des cours d’Egyptologie et d’Archéologie orientale à la Faculté de Lettres de Toulouse. Il est aussi vice-président de la société Archéologique.
Avec la loi de séparation de l’Eglise et de l’Etat en 1905, le Musée des Ursulines et le Musée de l’Archevêché sont mis sous scellés. Le problème du local pour le Musée, évoqué dans plusieurs rapports devient urgent. Il faudra cependant attendre encore quelques années pour voir ce souhait se réaliser.
Un auscitain, Guillaume Pujos (1852-1921) est nommé conservateur le 7 novembre 1911. Il a beaucoup voyagé et a vécu en Amérique du Sud où sa profession de tailleur ne l’empêchera pas de s’intéresser à l’archéologie et plus précisément aux objets d’art précolombien.
Après la loi de séparation de l’Eglise et de l’Etat, la ville récupère la chapelle du Petit Séminaire et, en 1919-1921, le Musée y est installé. La ville d’Auch est désormais dotée d’un Musée dans lequel sont regroupées les diverses collections muséologiques d’Auch, celle de l’Hôtel de Ville comme celle des Ursulines et de l’Archevêché. Son ouverture officielle a lieu le 6 juin 1920…
… Guillaume Pujos qui était aussi Vice-Consul d’Espagne à Auch réorganisa le Musée et y plaça ses propres collections qu’il légua à la Ville. Ses collections américaines comprennent un fond important d’archéologie précolombienne, d’ethnographie et d’art sacré colonial. Elles se situent aujourd’hui, avec les acquisitions ou donations qui les ont complétées, au deuxième rang en France par leur importance, après le Musée Jacques-Chirac du Quai Branly.
La chapelle du Petit Séminaire abrita le Musée jusqu’en 1978. Après les dégradations subies lors de la deuxième guerre mondiale, c’est Henri Polge, archiviste départemental et conservateur, qui fit procéder aux restaurations qui s’imposaient et décida de créer une section d’ethnographie gasconne.
Quelques années plus tard, le Musée subit de nouveau de graves dommages et resta fermé durant une longue période. Et c’est enfin l’avènement de l’actuel vrai musée d’Auch, dû à l’action de Jean Laborde, ancien Maire.
En 1976, en effet, la commune acquiert les bâtiments de l’ancien couvent des Jacobins, pour offrir au Musée d’Auch des locaux plus vastes et dignes des collections qu’il abrite.
Ce couvent a, pendant près de quatre siècles, de 1409 à la Révolution, été occupé par des religieux de l’ordre de Saint Dominique. Des travaux importants aux XVIIe et XVIIIe siècles donnent aux bâtiments leur aspect actuel. A la Révolution, les cinq religieux qui y subsistent sont expulsés… Les bâtiments ont alors servi d’écuries. Le club révolutionnaire des « Jacobins d’Auch » en fait aussi son lieu de réunion, et la chapelle est transformée en atelier de forge, serrurerie, et armurerie. Le « ci-devant couvent des Jacobins » est vendu comme bien national le 8 pluviôse an IX (28 janvier1801). Il devient par la suite propriété des Ursulines puis des missionnaires diocésains.
L’édifice est en très mauvais état et risque fort d’être démoli lorsque la ville d’Auch prend l’heureuse décision en 1976, de l’acheter et de le restaurer pour y installer son Musée. Le nouveau Musée est inauguré le 30 juin 1977. La chapelle attenante, désaffectée, est rattachée au musée.
Le Musée d’Auch tel que nous le connaissons aujourd’hui, avec toutes ses collections classées, inventoriées, présentées avec talent, grâce aux soins attentifs et compétents des derniers conservateurs, nous le devons à tous les amateurs d’Art, érudits ou archéologues, qui se sont succédé depuis le XVIIIe siècle… tous animés par la volonté de sauvegarder tous ces objets ou collections, témoins du passé et de les placer dans ce lieu ouvert au public qu’est le Musée.
Henri Soulan (Président de 1995 à 1997)
Ne reste qu’à ajouter la transformation, en 2019, du Musée des Jacobins en Musée des Amériques-Auch. Et il ne s’agit pas là d’un simple changement de nom car Auch s’est quasiment doté là d’un nouveau Musée ! Un accueil à la fois moderne et chaleureux, un cheminement plus rationnel, des collections mieux présentées, de nouvelles pièces comme l’olifant ou le retable de Saint Orens, enfin exposées, autant d’éléments qui font désormais paraître bien vieillot l’ancien Musée des Jacobins. Reste en suspens la question, qui tient à cœur aux Amis du vieil Auch et Alentours, de la restauration de la chapelle des Jacobins …
Une suggestion des Amis du Vieil Auch et Alentours
Lors de notre sortie du 15 février, nous avons pu mesurer l’étendue des dégâts occasionnés à l’église Saint Paul, par l’incendie survenu il y a quelques mois dans la rue adjacente. Deux vitraux ont en effet été entièrement détruits. Or dans le garage attenant à l’église, est entreposé le vitrail démonté lors du percement de la porte latérale en 1983. Ne pourrait-on dès lors le remonter en lieu et place d’un des vitraux détruits ? C’est une opération qui allierait protection du patrimoine (le vitrail démonté ne peut que s’abîmer) et économie (le coût serait moindre que celui de la réalisation d’un nouveau vitrail). C’est la suggestion formulée auprès des services municipaux qui en ont pris note. Pour l’heure, le dossier est entre les mains des Assurances. Les travaux auront lieu à l’automne et incluront une reprise de l’ensemble des vitraux de l’église. Affaire à suivre donc.
Michel Douste Bacqué
Les Amis du Vieil Auch font un don au Musée des Amériques-Auch
Il est dans les missions de notre Association d’aider, dans la limite de ses modestes moyens, le Musée des Amériques-Auch. C’est ainsi qu’en ce mois de décembre, nous avons acquis, lors d’une vente aux enchères un dessin de Gustave de Lassale-Bordes, ceci afin d’en faire don au Musée. Gustave de Lassale-Bordes est un peintre du XIXème siècle qui a longtemps été le principal collaborateur d’Eugène Delacroix ; il participe ainsi à la décoration des bibliothèques du Palais Bourbon et du Palais de Luxembourg. Puis les deux hommes s’étant fâchés, Lassale-Bordes se retire dans sa ville natale. Il réalise alors plusieurs œuvres d’inspiration religieuse pour des églises locales mais est surtout connu pour avoir réalisé certains portraits de la Salle des Illustres de l’Hôtel de Ville d’Auch. Le Musée des Amériques-Auch possède quelques unes de ses œuvres (des natures mortes) et le dessin viendra, fort à propos enrichir cette collection. Vous en trouverez une photo sous l’onglet « Galerie de photos ».
Michel Douste Bacqué
La Guerre Franco-Prussienne de 1870-1871, une guerre oubliée ?
Conflit trop souvent oublié, la guerre franco-prussienne de 1870-1871 est de ce fait une guerre injustement méconnue. Et pourtant la France y eut à déplorer la perte de 139 000 de ses combattants (51 000 du côté des Prussiens). C’est à la suite de cette guerre, que furent érigés les premiers monuments aux morts généralement dans les chefs-lieux de cantons. Ainsi dans le Gers à Mirande, Masseube, Seissan, Simorre, Villecomtal-sur-Arros ou Mauvezin. Mais qu’en est-il à Auch ?
Pas de monument aux morts mais la volonté de ne pas oublier cette guerre, ses circonstances, ses conséquences dramatiques ou ses héros. Ainsi pas moins de 31 rues auscitaines rappellent la guerre de 1870… Tout d’abord, hommage aux provinces perdues, l’Alsace et la Lorraine (en réalité seule la Moselle fut annexée avec l’Alsace au Reich allemand) ; ensuite furent naturellement mises en avant des batailles et des sièges militaires tels Belfort, Metz et Strasbourg. A ce propos, Auch fait mentir Alphonse Allais qui affirmait qu’en France on ne mettait en exergue que les victoires… Car seules les rues de Bapaume, Coulmiers et Villersexel sont des succès militaires français. En revanche, les rues de Buzenval, du Bourget, de Champigny, d’Héricourt et de Thionville sont bien, malheureusement, des défaites françaises. Les hommes ne furent pas écartés de cette célébration locale et il est des rues qui portent le nom de combattants français, tombés tragiquement face à l’ennemi comme le peintre Henri Regnault et le soldat du Génie Dieudonné Henriot. D’autres militaires sont plus connus tels Giuseppe Garibaldi ou le colonel Denfert-Rochereau, héros de Belfort. Enfin, les hommes politiques de la IIIème République nouvellement proclamée, furent également mis à l’honneur : Eugène Pelletan, Edgar Quinet et le plus illustre de tous, Léon Gambetta.
On le voit donc, la guerre de 1870 a laissé dans notre cité des traces profondes. Le fait qu’elle était ville de garnisons n’y est certainement pas étranger. A vous maintenant de trouver les 31 rues qui évoquent cette guerre ! Et si vous n’y arrivez pas, vous devrez attendre jusqu’à la parution de notre prochaine brochure…
Laurent Marsol
L’église Saint Blaise retrouve une deuxième jeunesse
Tel était le titre d’un récent article de « La Dépêche » consacré à la restauration de l’église de Lasseube Propre, et plus précisément de son mur-clocher. Selon le correspondant de ce quotidien, les travaux, dont le coût s’est élevé à 30 000€, « ont consisté à faire tomber le crépi en ciment vieillissant, par endroits très dégradé, pour faire ressortir la pierre d’origine et ensuite à nettoyer et rejointer ces pierres avec un joint élaboré à base de chaux » .
Le chantier de restauration de l’église, qui s’est étalé sur 3 ans, a été entièrement financé par la Commune. Une initiative qui mérite d’être soulignée … en attendant une prochaine visite de l’Association.
Les lions des Allées d’Etigny sont de retour !
Voilà plusieurs années que notre association attirait l’attention de M. le Maire sur l’état déplorable des lions qui encadraient la statue de l’Intendant d’Etigny. Ils étaient dans un tel état de délabrement que l’on avait du mal à en distinguer les contours ! Il faut croire que notre association a une certaine audience puisque voici quelques mois, fut prise la décision de remplacer ces lions, une restauration des oeuvres originales étant impossible. C’est l’entreprise Aveyronnaise Vermorel qui a été choisie pour effectuer ce travail ô combien délicat. Et le résultat est à la hauteur des espérances puisque les nouveaux lions sont en tous points conformes aux originaux. Ainsi sont-ils tels que se les représentait l’artiste qui les a sculptés au début du XIXème siècle, lequel n’en avait sans doute jamais vu ailleurs que sur des gravures. Certes on peut être surpris par la couleur grise des nouvelles sculptures qui tranchent avec le blanc de la statue de l’Intendant mais c’était le prix à payer pour avoir des oeuvres qui résistent mieux à l’usure du temps. Sinon les copies sont parfaites, le sculpteur de l’entreprise Vermorel ayant effectué un travail d’une grande minutie. Ainsi les différences entre les deux lions ont été parfaitement respectées jusqu’à leur taille puisque l’un est légèrement plus petit que l’autre !
A l’occasion de la pose de ces nouvelles sculptures, Jacques Lapart en a brièvement retracé l’histoire. C’est sous le Premier Empire, en 1811, que fut passée la commande de cet ensemble statuaire. Mais la municipalité de l’époque a tardé à réaliser le socle sur lequel devait être posée la statue de l’Intendant de sorte que tout fut provisoirement entreposé … dans la cathédrale. Un provisoire qui, les aléas politiques aidant, durera jusqu’en 1816. Et la facture de l’ensemble ne fut réglée que bien plus tard à l’artiste ou plutôt à sa veuve car le malheureux était décédé avant d’avoir perçu le prix de son travail. M. le Maire a tenu à rassurer l’entreprise Vermorel : les délais de paiement des factures par la Commune sont aujourd’hui plus courts …
Que symbolisent ces deux lions ? Le mystère reste entier. Certes la symbolique de la Justice, une des prérogatives de l’Intendant, est claire avec d’un côté la balance et de l’autre le faisceau des licteurs de la Rome antique. Mais pourquoi des lions ?
Et puisqu’un mystère ne suffit pas, cherchez les différences entre les deux lions…Si, si, il y en a. Bon courage !
Michel Douste-Bacqué
Très diverses sont les personnalités honorées à Auch par la réalisation d’un buste
Mgr Enard (1839-1907).
Emile-Christophe Enard, fut archevêque d’Auch durant à peine un an (1906-1907). D’origine Lorraine, mais venant de l’évêché de Cahors, il était déjà malade lorsqu’il prit possession de son siège archiépiscopal. Son arrivée à Auch coïncida avec la mise en application de la Loi de séparation des Eglises et de l’Etat qui le contraignit à céder à l’Etat le palais archiépiscopal, qui devint le siège de la Préfecture du Gers. Ce déménagement éprouvant, le bouleversa tant que sa santé s’altéra gravement et Mgr Enard mourut en mars 1907. Monseigneur Enard eut l’honneur, comme bon nombre d’archevêques, d’être inhumé dans la crypte de la cathédrale d’Auch et il fut réalisé un buste en bronze, œuvre du sculpteur Henri Allouard (1844-1929). Il est toujours visible dans l’enceinte de la Maison diocésaine à Auch.
Jean David (1832-1885).
Chef de file des Républicains du Gers, il fonda le journal « L’avenir », qui l’aida sans doute, à devenir maire d’Auch. Il occupa cette fonction à trois reprises (1870-1874, 1876-1877 et 1877-1885) et fut également député du Gers. En 1900 sous la municipalité de Paul Destieux-Junca, fut inauguré un buste réalisé par Antonin Carlès en 1886 et dédié à la veuve du tribun auscitain (voir dédicace gravée sur le monument).
Saluste du Bartas (1544-1590).
Guillaume Saluste du Bartas, natif de Monfort et proche d’Henri de Navarre, est surtout connu pour ses talents de poète de langue gasconne. D’ailleurs le buste en marbre, réalisé par Antoine Alos (1913-1980), en 1971, rappelle le titre d’un recueil de poèmes intitulé « La Semaine », qui traite de la création du Monde. Le monument actuel, n’est cependant pas le buste d’origine. Puisque depuis 1890, trônait au même endroit un buste en bronze dû aux ciseaux de Victor Maziès (1836-1895). Hélas, ce monument, voulu par les Félibres et Cigaliers disciples de Frédéric Mistral, disparut durant l’Occupation, car envoyé à la fonte en Allemagne, sur décision de l’Etat Français.
Jean Géraud Dastros (1594-1648).
Son buste en granit situé au jardin Ortholan, a été réalisé par Antoine Alos en 1957. Admirateur de Saluste du Bartas, Dastros était d’abord un homme d’Eglise puisque vicaire nommé à Saint Clar, sa cité natale. Comme poète, il reçut la protection du duc d’Epernon ; il lui dédia d’ailleurs un recueil intitulé Le chant du Cygne. Son ouvrage poétique le plus fameux demeure Las Quouate Sasous (Les Quatre Saisons). Comme pour le monument dédié à Saluste du Bartas, ce buste de Dastros remplace un autre buste en bronze réalisé par Antonin Carlès et inauguré en 1932.
Jean Laborde (1805-1878).
Son buste est un peu à l’écart, allées Lagarrasic. Ce monument rappelle la vie pour le moins rocambolesque, d’un Auscitain qui fit « fortune » à Madagascar au service de la reine Ranavalona ; il devint notamment le précepteur du prince héritier. Il introduisit sur l’île avec l’appui de la reine, plusieurs innovations industrielles et agricoles et créa une véritable cité industrielle à Mantasoa. Il favorisa l’élevage et les plantations de caféier, de canne à sucre, de vignes et de mûriers. Il ira même jusqu’à faire venir des bœufs de Normandie et de Bretagne ainsi que des moutons mérinos ! C’est aussi Jean Laborde, qui fit construire pour la famille royale le palais en bois de Tananarive ainsi que plusieurs maisons dont la sienne. Après avoir été nommé par Napoléon III consul de France à Madagascar, il amorça le processus de rattachement de l’île à la France mais mourut en 1878. Jean Laborde repose à Mantasoa. Le monument qui se dresse sur les allées Lagarrasic à Auch, fut réalisé (vers 1912) par un sculpteur Ruthénois, Marc Robert .
Pierre de Montesquiou (1909-1976).
Descendant de l’une des plus illustres familles de Gascogne, Pierre de Montesquiou comme bon nombre de ses ancêtres fit une carrière toute vouée à la politique. Après quelques échecs électoraux dans les années 1930, il parvînt à se faire élire député de la circonscription de Condom-Lectoure en 1958 et fut constamment réélu jusqu’à son décès en 1976. Outre son mandat de député, il occupa le fauteuil de maire de Marsan (1953-1976) mais fut aussi conseiller général du canton de Gimont (1958-1970) puis du canton de Mauvezin (1970-1976). C’est pour commémorer un Gascon, digne héritier des mousquetaires, que le Conseil Général fit ériger en 1980, dans le parc de la Hourre, un buste en bronze, réalisé par le sculpteur Maggy Bachala.
Le capitaine Jean Danjou (1828-1863).
Ce militaire de carrière, natif de l’Aude, intégra au sortir de l’école militaire de Saint-Cyr la Légion étrangère. C’est dans cette troupe qu’il se distingua par sa bravoure et son panache, durant l’expédition du Mexique. Avec seulement 62 hommes, il tint tête à 2000 Mexicains lors de la bataille de Camerone au cours de laquelle il perdit la vie. Cet officier avait une main articulée, qui fut retrouvée et qui aujourd’hui est exposée au musée de la Légion étrangère à Aubagne. C’est pour honorer ce valeureux capitaine que la ville d’Auch fit réaliser un buste en bronze qui se trouve, fort logiquement, place de la Légion étrangère dans le quartier du Seilhan.
Rafael Campos Escolano (1951-2012).
D’origine espagnole, il fut l’un des artisans du jumelage de Calatayud et d’Auch et en présida le comité. C’est pour lui rendre hommage que, tout à côté du centre culturel espagnol, fut érigé en 2017 un buste en bronze à son effigie, réalisé par le sculpteur Velasquez Gomez.
Prosper-Olivier Lissagaray (1838-1901).
Il consacra sa vie à la politique et à la République, qu’il défendit ardemment face à n’importe quel opposant, même les plus virulents, tel son propre cousin Paul de Cassagnac. Son ardeur bouillonnante le fit d’ailleurs surnommer « le Mousquetaire de la Sociale ». Lissagaray mit sa plume au service de ses idées. C’est la Commune de Paris qui le fit connaître grâce à un ouvrage demeuré de référence pour tout historien de la Commune, Histoire de la Commune de 1871. Ouvrage qui lui valut son surnom de « Michelet de la Commune ». Lissagaray, exilé à Londres, eut l’occasion de fréquenter Karl Marx (il était tombé amoureux de sa fille) mais c’est à Paris qu’il mourut dans la première année du XXème siècle. Deux ans plus tard, la municipalité de Jean Pouget, décida d’honorer sa mémoire en faisant réaliser par Jules Desbois (1851-1935) une stèle en pierre placée au Jardin Ortholan.
Les figures allégoriques
Les statues de la Force et de la Justice ornent le perron du Palais de Justice.
Il s’agit de deux statues commandées au sculpteur Adrien Ferri, fils de Vincent Ferri, lui-même sculpteur. Adrien Ferri a laissé diverses œuvres dans la ville d’Auch, notamment les têtes sculptées des dieux Pan et Bacchus qui agrémentent deux fontaines de l’Escalier monumental. Les statues, érigées en 1874, encadrent la porte monumentale du Palais de Justice; elles représentent la Force, reconnaissable à l’épée, et la Justice qui tient une balance.
La statue de la Patrie (Monument aux morts d’Auch).
Cette grande statue en bronze qui se dresse au-dessus du Monument aux Morts communal est l’œuvre du sculpteur Gimontois Antonin Carlès. Ce monument recèle une particularité pour le moins surprenante… En effet, en examinant de plus près la statue représentant la Patrie, on peut se rendre compte que la lame de l’épée qu’elle tient, est tordue, et que la hampe du drapeau tricolore est cassée … Il s’agit certes de deux détails, mais ils révèlent que cette statue est en réalité une réplique d’un monument érigé à Pontoise, en 1909, pour honorer les morts de la guerre franco-prussienne de 1870-1871. Ainsi, le Monument aux Morts d’Auch, qui célèbre la victoire de la France en 1918 est-il doté d’une statue rappelant les morts d’un précédent conflit à l’issue duquel la France fut défaite…
Quelques personnalités statufiées…
D’Artagnan (1610-1673)
Sa statue trône sur un palier de l’Escalier monumental. Célèbre mousquetaire du roi, il fut immortalisé, chacun le sait, par Alexandre Dumas. Le véritable d’Artagnan servit fidèlement Louis XIV tant sur les champs de bataille que sous les lambris des différentes résidences royales (le Louvre, Fontainebleau ou Saint-Germain-en-Laye). Le Roi-Soleil confia à notre mousquetaire des missions délicates telles l’arrestation du surintendant Fouquet et celle du duc de Lauzun. D’Artagnan s’illustra aussi lors des nombreux conflits armés qui émaillèrent le règne de Louis XIV qui le nomma même gouverneur de la place forte de Lille. C’est d’ailleurs en cette qualité que l’intrépide mousquetaire gascon, participa au siège de Maastricht au cours duquel il perdit la vie. Ce n’est que bien plus tard, que la capitale de la Gascogne, voulut honorer son plus illustre représentant en faisant ériger une statue. Elle est l’œuvre du sculpteur tarbais Firmin Michelet (1875-1951). Elle fut inaugurée en 1931, en présence de Gaston Gérard (secrétaire d’Etat au Tourisme).
Antoine Mégret d’Etigny (1719-1767)
C’est sans nul doute le plus connu des Intendants de l’ancienne généralité d’Auch, de Gascogne et de Navarre. Doté de pouvoirs considérables (police, justice et finances), il laisse à Auch et aux alentours d’importantes réalisations : un réseau routier dont Auch est le noeud (routes de Toulouse à Bayonne et de Tarbes à Agen), l’embellissement de la ville (pavage des rues, création de places et de rues, construction de l’Hôtel de Ville et de l’Hôtel de l’Intendance). Il encouragea l’agriculture et contribua à l’implantation d’une faïencerie; il introduisit aussi à Auch la culture du ver à soie… Célébré et cité en exemple par tous les régimes qui se succédèrent par la suite, c’est tout naturellement qu’une statue en marbre préalablement réalisée par Pierre Vigan (1754-1829), fut inaugurée en 1817.
Villaret de Joyeuse (1747-1812)
Cet Auscitain, ancien élève du lycée d’Auch, fit carrière dans la Marine et se distingua sous tous les régimes politiques : de la Royauté à l’Empire en passant par la République. Tout d’abord, il servit dans la Marine Royale puisqu’il fut l’aide de camp du Bailli de Suffren. Puis, lorsque la Révolution française éclata, lui fut confié le commandement de vaisseaux aux noms éloquents : le Brillant, le Vengeur, ou le Pulvériseur… En 1792, il remporta face aux Anglais la bataille navale d’Ouessant au prix toutefois de la perte de 7 navires et de 7000 hommes. Sa vaillance au combat le fit tant et si bien remarquer qu’il parvint au grade de vice-amiral. Sous l’Empire, il alterna des périodes de grâces et de disgrâces pour être enfin nommé par Napoléon gouverneur de la « Sérénissime » Venise, où il mourut en 1812. La cité d’Auch souhaita lui rendre hommage en faisant appel à un artiste tarbais, issu d’une famille de sculpteurs, Henri Nelli (1834-1903). Ce dernier réalisa en 1884, une statue en marbre, en s’inspirant d’une maquette élaborée par Adrien Ferri en 1855. L’inauguration de cette statue, le 20 juin 1885, donna lieu à un grand rassemblement populaire et républicain voulu par la municipalité de Jean David.
Cependant, il y manque un détail… En effet, le marin Auscitain était originellement représenté tenant dans sa main droite une hache d’abordage. Or le grand amusement des soldats cantonnés dans le quartier de cavalerie voisin de la statue, était de viser à l’aide de frondes, sarbacanes ou autres armes de fortune, la fameuse hache, qui finit par tomber en emportant dans sa chute la main du vice-amiral. Ce n’est que dans les années 1950, que la municipalité d’Auch, sollicita le sculpteur André Tauziède (1912-1991), pour réaliser une nouvelle main, laquelle, après pas mal de déboires, fut de nouveau fixée à l’ensemble du monument.
Le Général Espagne (1769-1809)
Il naquit dans la rue qui porte aujourd’hui son nom. Toute sa vie fut vouée à la cause militaire. Il s’engagea comme volontaire dans l’armée Révolutionnaire, mais c’est sous l’Empire qu’il se distingua au cours des campagnes d’Italie et d’Autriche. Sa bravoure le fit d’ailleurs accéder au grade de général de division, et l’empereur Napoléon en fit même un comte d’Empire en 1808. Son parcours fulgurant au sein de la légendaire Grande Armée s’interrompit brutalement, lorsque, commandant un régiment de cuirassiers, il fut mortellement blessé durant la bataille d’Essling. Il était alors sous les ordres du maréchal Lannes, qui lui aussi mourut lors de cette bataille décidément funeste aux militaires Gersois, tous deux fauchés dans leur quarantième année.
La statue en marbre du Général Espagne fut réalisée par le sculpteur et médailleur Eugène-André Oudiné (1810-1887), en 1842. A l’origine elle était destinée au pont de la Concorde à Paris. Les soubresauts politiques eurent raison de ce projet et la statue échoua dans le dépôt parisien des marbres. Ce n’est qu’en 1884, qu’elle rejoignit Auch pour être érigée, en 1889, sans inauguration ni cérémonie (chose rarissime pour un monument public), devant l’actuelle Maison de Gascogne (ancienne halle aux Grains). Elle fut déplacée, au milieu des années 1970, sur la place Porte-Trompette où elle se trouve toujours. Et ce n’est peut être pas sa dernière destination …
Laurent Marsol
Un peintre méconnu : Augustin Lagarde
S’il est un artiste aujourd’hui oublié à Auch, c’est bien Augustin Lagarde (1769-1835). Et pourtant maintes églises du Gers, jusqu’à la cathédrale d’Auch, recèlent des tableaux de ce peintre Agenais…
Professeur de dessin à l’école des Arts d’Auch.
Si Augustin Lagarde naquit à Agen, en 1769, il fut très vite attiré par la capitale de la Gascogne où avait été créée dès 1781 une école de dessin. Cette école devint en 1785, Ecole royale des Arts, et eut comme professeurs dès son ouverture, le peintre Jean-Baptiste Lartet (premier conservateur du musée d’Auch), le sculpteur Garnier et l’architecte Guillaume-Théodore Chaubard. Plus tard, cette même école put se targuer d’avoir comme enseignants de talent, outre Augustin Lagarde, les peintres Gabriel Lettu, Vincent Ginovez et Gustave de Lassale-Bordes, ainsi que le sculpteur Vincent Ferri et l’architecte Jean-Baptiste Lodoyer.
Un peintre d’église du diocèse d’Auch.
Le jeune Augustin Lagarde dispensa des cours de dessin au sein de l’école des Arts d’Auch jusqu’en 1793, date à laquelle il se mit à son compte, c’est à dire, que l’atelier qu’il fonda n’œuvra plus que pour répondre à des commandes. Celles-ci émanaient essentiellement, si ce n’est exclusivement, des paroisses du diocèse d’Auch. Ainsi, si aujourd’hui, on visite les églises de Lourties-Monbrun, de Boucagnères, de Lasseube-Propre, de Castin, de Pellefigue, de Mérens, de Nougaroulet ou de Pavie, on tombe inévitablement sur un ou plusieurs tableaux signés d’Augustin Lagarde.
Toutes ces toiles sont bien entendu d’inspiration religieuse, avec une prédilection pour la représentation de la Crucifixion. Aucune autre toile n’ayant été retrouvée, on ne peut dire s’il a aussi réalisé des portraits ou a représenté des paysages ou des scènes de genre. Il est en tout cas certain que durant la première moitié du XIXème siècle, Augustin Lagarde était l’un des artistes incontournables d’Auch. Son atelier, qui lui servait de logis, se situait rue Montebello, dans le quartier Saint-Pierre, à Auch. Il lui arrivait d’ailleurs de signer ses œuvres, Lagarde peintre à Auch, quartier St Pierre. Se situant dans la lignée de Le Sueur, Le Brun, Mignard et Poussin, ses toiles sont de style classique : scène principale au premier plan et paysage tenant lieu de fond à l’arrière-plan.
Les tableaux de la cathédrale d’Auch.
S’il est des œuvres d’Augustin Lagarde qui méritent d’être mises en exergue, ce sont sans doute celles qui se trouvent en la cathédrale Sainte Marie. Elles y figurent en bonne compagnie avec les toiles de Jacob et Jean-Baptiste Smets. Conscient qu’il s’agit d’un sanctuaire marial, Augustin Lagarde s’est largement inspiré de la vie de Sainte Marie. On peut effectivement y reconnaître une Vierge de l’Apocalypse, la Présentation de la Vierge au Temple, le Mariage de la Vierge et de Saint Joseph mais on y trouve aussi une Pentecôte (d’après Le Brun) et les Âmes du Purgatoire. Tous ces tableaux ont été réalisés entre 1805 et 1809, période qui est l’apogée de la carrière d’Augustin Lagarde.
Il faut se rappeler qu’en ces premières années du XIXème siècle, la cathédrale d’Auch était « déclassée ». En effet, depuis le Concordat de 1801, Auch n’était plus le siège d’un archevêché ou même d’un évêché ; ce siège avait été déplacé à Agen (ce n’est qu’en 1823 qu’Auch redevint un archevêché). Ce n’est donc pas un Archevêque d’Auch qui fut le commanditaire du peintre Lagarde, mais un curé de la paroisse Sainte-Marie d’Auch. Et ce fut pour un autre curé, cette fois-ci de la paroisse voisine de Saint-Orens, qu’il réalisa un tableau (aujourd’hui disparu), représentant la Mort du Chrétien. Il aurait été fort intéressant de découvrir comment cet artiste « classique » a pu représenter une scène si peu commune dans les églises gersoises …
Une vie toute entière consacrée à l’art et pourtant bien peu gratifiante.
A défaut d’une vie de famille véritable, Augustin Lagarde n’eut de cesse que de taquiner la Muse. Outre la peinture, l’artiste laisse quelques vers, usant à cette occasion d’un ton pour le moins galant. Mais c’est finalement seul, dans l’indigence et dans l’oubli, qu’il mourut en 1835, à l’hôpital d’Auch (ancien hôpital Pasteur). Il fut inhumé au cimetière mais on ignore où sa tombe peut se trouver (si elle s’y trouve encore).
Mais comme pour tout artiste, il reste, d’Augustin Lagarde, son œuvre constituée de tableaux ornant les murs d’églises du Gers. Alors n’hésitez pas à vous rendre dans ces églises ou dans la cathédrale d’Auch, afin de découvrir ses toiles qui témoignent d’un véritable talent.
Laurent Marsol
Du nouveau au Musée des Jacobins !
Notre Association vient d’acquérir, pour le compte du Musée des Jacobins, deux pièces d’orfèvrerie. Il s’agit de couverts en argent massif du XVIIIème siècle, attribués à Jean AFFRE. Ils viendront compléter l’huilier du même orfèvre que possède déjà le Musée. Notre Association a participé à cet achat, à hauteur de 200€.
Michel Douste-Bacqué
Le jardin du centre Cuzin méconnaissable !
Une partie du jardin est maintenant terminée. Certes, les plantes sont encore un peu maigrichonnes mais la partie haute du jardin a tout de même fière allure avec son petit ruisseau, ses rocailles et son mobilier identique à celui de l’Escalier monumental. Bref un endroit apaisant où il fait bon se reposer. A découvrir de toute urgence sans attendre la fin des travaux qui verront la réalisation d’un « jardin sec » en contrebas.
Auch se souvient des inondations de 1977 …
Une plaque a, dans les années 1990, été apposée à l’angle de la rue de la Somme. Elle rappelle les tragiques inondations de juillet 1977 et les victimes qu’elles firent. Notre Association, reprenant les remarques faites par certains visiteurs lors de l’exposition de 2017, avait suggéré l’apposition d’une telle plaque à un endroit plus visible, le Centre Saint Pierre proche du monument de Jaume Plensa. Dommage qu’elle n’ait pas été entendue …
Un intendant oublié : Michel Gervais Robert de Pommereu
La récente visite des « Amis du Vieil Auch et Alentours » dans la Cathédrale a permis de sortir de l’oubli cet intendant qui n’a certes pas la notoriété d’Antoine Mégret d’Etigny mais qui, comme lui, eut la volonté de transférer à Auch le siège de la Généralité. Il mourut d’ailleurs à Auch en 1734 et fut inhumé dans la Cathédrale.
Au début du XXème siècle, à l’initiative de Philippe Lauzun, président de la Société Archéologique, un monument fut érigé à sa mémoire en remplacement de la stèle du XVIIIème siècle. Cette dernière fut transféré au Musée, alors situé au Centre Cuzin … où elle demeure encore. Elle n’a en effet jamais été déménagée, avec le reste des collections, au Musée des Jacobins et est restée, oubliée de tous dans un coin du centre Cuzin. Il y a là une stèle en assez mauvais état, il faut bien le dire, et un buste qui n’ont rien à faire dans une salle de spectacle.
Ne pourrait-on envisager le transfert de ce monument dans le Musée des Jacobins réaménagé ou encore dans la Cathédrale, à côté de la stèle moderne ? La question mérite au moins d’être posée.
Auch avant l’escalier monumental
Un de nos adhérents, Louis Daney de Marcillac, est en possession d’une aquarelle exécutée par Paul Martin (1830-1903), dont il a bien voulu nous transmettre une photo. Elle représente Auch en 1858, c’est à dire avant la construction de l’escalier monumental. On y distingue ce qui semble être les bâtiments qui s’élevaient sur l’actuelle place Salinis. Cette oeuvre complète fort opportunément le tableau de Jules Guédy, présenté aux Amis du Vieil Auch et Alentours lors de leur rencontre avec M. Ferrer-Jolly.
Un grand merci à M. de Marcillac pour sa contribution à une meilleure connaissance de l’histoire de notre cité.
Une Domus antique découverte à Auch
Fort opportunément située rue Augusta, elle a été occupée du IIème au IVème siècle de notre ère et avait probablement une superficie de plusieurs centaines de m². Elle était dotée de thermes privés ce qui dénote l’importance de son propriétaire. Ou plutôt de ses propriétaires car l’habitation a fait l’objet de plusieurs transformations. Ainsi des pièces ont changé d’affectation et on y a trouvé des mosaïques superposées d’époques différentes. Ce sont ces mosaïques qui font toute la valeur de cette découverte. Elles reprennent des motifs géométriques ou floraux ; et il n’y a pas de représentation de scènes de la vie courante ou de personnages. Ces mosaïques vont être déposées et vont rejoindre la capitale régionale où elles feront l’objet d’une restauration (si des crédits sont dégagés pour cela !) Et après ? Espérons qu’elles reviendront à Auch, au Musée des Jacobins …
Le Musée des Jacobins enrichit ses collections
Il vient en effet d’acquérir un nouveau tableau de Gustave Lassalle Bordes (1815 – 1886). Il s’agit d’une « nature morte au gibier ». Lassalle Bordes a été un proche collaborateur d’Eugène Delacroix; à ce titre il a notamment participé à la décoration des bibliothèques de l’Assemblée Nationale et du Sénat. Brouillé avec Delacroix, Lassalle Bordes revint à Auch. C’est là qu’il réalisa une grande partie de son œuvre. On lui doit, notamment, même s’il s’agit sans doute d’une commande « alimentaire », quelques uns des tableaux qui ornent la Salle des Illustres de l’Hôtel de Ville d’Auch.
L’association « Les Amis du Vieil Auch et Alentours » a contribué à hauteur de 300 € à l’achat par le Musée des Jacobins de ce tableau. L’un des objectifs de notre Association est en effet de « prendre et encourager toutes les initiatives visant au développement du Musée des Jacobins et à l’enrichissement de ses collections ». L’octroi de cette aide de 300 € répond parfaitement à cet objectif.
Découverte du château de la Testère
Qui ne connait le château de la Testère, situé en surplomb de la Nationale 21 peu après Preignan ? Il est, en effet, impossible de ne pas remarquer cette belle bâtisse qui, malgré les outrages du temps, conserve fière allure. Le nouveau propriétaire des lieux, M. Arbaud, a entrepris d’importants travaux et, en ce mercredi 19 août, il avait ouvert les portes de son domaine aux Amis du Vieil Auch. Certes, beaucoup reste à faire avant une éventuelle ouverture au public mais la visite a permis aux participants de bien appréhender ce qui fait l’originalité du château de la Testère : la juxtaposition dans un ensemble harmonieux de deux styles, celui du XVIIIème siècle et celui du XIXème siècle.
Le château a, en effet, connu bien des vicissitudes. Après avoir entièrement brûlé, il est reconstruit, à la fin du XVIIIème siècle par
son propriétaire de l’époque, Jean Joseph de Filhol, qui s’était auto-proclamé seigneur de Gaudoux. Subsistent de cette époque, la belle façade Sud avec son avant-corps central (malgré quelques ajouts contestables au siècle suivant) et l’escalier d’honneur intérieur. En 1837, le marquis de Carcado-Molac, ne trouvant sans doute pas la demeure à son goût, fait effectuer d’importants travaux. On lui doit notamment le portique d’entrée et les ailes du château. Les propriétaires suivants, M. et Mme Josserand, complèteront ces travaux en faisant réaliser les tourelles de la façade, le toit en ardoise ainsi que la chapelle.
Ainsi, le château de la Testère permet-il d’imaginer à la fois ce que pouvaient être une demeure aristocratique du XVIIIème siècle et la résidence d’une grande famille sous le Second Empire. C’est là tout ce qui fait son charme.